Paparazzis, paillettes et injustices

Publié le 5 Octobre 2008

Décidément, ces derniers temps on parle beaucoup de l'enfant de Rachida Dati.

Après l'annonce de sa grossesse suivie de celle du sexe de son enfant, voilà que pour couper court aux rumeurs, Bernard Laporte, le secrétaire d'état aux sports, vient d'annoncer qu'il n'était pas le père de l'enfant que porte la garde des sceaux.

A vrai dire, on se fout pas mal qu'elle soit enceinte, du sexe de son bébé ainsi que du nom du père.

Toutes ces annonces ne servent qu'à ne pas parler des vrais problèmes qui sont du domaine de la ministre et à masquer le malaise dans les administrations sous tutelle du ministère de la justice.
Surpopulation carcérale, peines alternatives, relations avec les magistrats, fermeture des tribunaux, organisation de la justice, etc, etc...

Après une période où, grâce à sa proximité avec Cécilia et Nicolas Sarkozy et que certains l'appelaient même "la favorite", elle était sous les projecteurs et avait une visibilité quotidienne dans les médias, madame la ministre a maintenant surtout les faveurs des publications people et est de moins en moins présente dans les journaux d'information.

La politique qu'elle a mise en place, paraît-il souhaitée par les français avant l'élection présidentielle, est de plus en plus décriée pour le tournant sécuritaire qu'elle a pris et l'absurdité due au manque de véritables mesures pour protéger la société.

Enfermer un individu n'est pas tout. Pour véritablement le rendre meilleur, il faut lui donner les moyens de le devenir. Soigner les malades dès leur entrée en prison, accompagner ceux qui désirent vraiment s'intégrer lors de leur sortie de prison, mettre en place des structures (et leur donner les moyens) capables d'aider les anciens détenus qui sont mis à la porte sans aucune ressource, logement ou même formation professionnelle leur permettant de ne plus récidiver.

Il convient aussi de protéger les primo-délinquants afin qu'ils ne se retrouvent pas dans l'engrenage de la délinquance ou même de la criminalité au contact d'autres détenus.

Et en ce qui concerne les mineurs, comment obtenir des résultats si des enfants placés en foyer ne suivent aucune formation et sont livrés à eux-mêmes une bonne partie de la journée ?

Et surtout, avant d'enfermer, il faut envisager des peines autres, qui permettent au condamné de se rendre compte qu'il a passé la ligne jaune tout en lui donnant une chance en ne le coupant pas de sa famille et de son milieu professionnel.

Il y a quelques jours, un rmiste a été condamné parce qu'il avait volé de la nourriture dans un supermarché pour un montant de 10,09 €. Trois mois de prison dont deux avec sursis. Il avait déjà volé auparavant. Et alors ?

Est-ce un crime de voler pour se nourrir ? Si oui, ne sommes-nous pas tous des criminels parce que nous ne donnons que quelques miettes de la richesse de la société à ces hommes et ces femmes pour ne pas avoir une augmentation de la délinquance ?

La récente réforme de la carte judiciaire va permettre de mieux rendre la justice et certainement de faire des économies. A mon avis, la justice a surtout besoin de moyens pour fonctionner correctement, pour être juste et impartiale, pour que les juges puissent prendre le temps de la réflexion sans être surchargés de travail, pour que les personnels pénitenciers ne soient pas des vigiles chargés d'ouvrir et fermer des portes, pour que les détenus puissent bénéficier de conditions de détention dignes de notre époque.

Voilà de quoi la presse devrait parler. Le reste n'est que strass, mise en scène et saupoudrage.

Mais mon billet est beaucoup trop court pour vous parler de tout cela.