Domiciliation, scolarisation, oui, mais chez les autres !

Publié le 16 Octobre 2008

Il y a des choses dans la vie qui semblent si faciles à faire que quand vous les commencez vous n'imaginez même pas la moitié des obstacles que vous allez rencontrer.

C'est le cas de la scolarisation des enfants roms qui vivent dans les squats.

Je me suis lancé dans cette aventure il y a maintenant plusieurs mois. Et je n'ai toujours pas réussi à scolariser tous les enfants des squats pour différentes raisons.

Tout d'abord, il faut une domiciliation pour les parents. L'adresse d'un squat n'est pas valable. Non seulement elle n'est pas légale mais je pense que cela pourrait choquer.

Alors, nous voilà partis à la chasse d'un CCAS qui fait les domiciliations sans beaucoup de contraintes (rdv ou questionnaires avec des interprètes, parfois même sans interprètes). Au début, quand les familles ne parlaient pas français, je les accompagnais. Je me suis vite rendu compte que ma présence compliquait la situation.

Certains CCAS essayaient de faire des interrogatoires en due forme. Je m'opposais à cette façon de faire et cela ne se terminait pas toujours très bien. Quand les familles s'y rendaient seules avec un mot manuscrit de ma part, les démarches se faisaient plus facilement, peut-être pour s'en débarrasser plus rapidement. Il est vrai que certains ne parlent pas du tout le français.

La domiciliation administrative est obligatoire pour un certain nombre de démarches et seuls certains organismes sont habilités à les effectuer. Mais les CCAS ont obligation par la loi de les faire.

Je dois dire que les démarches sont beaucoup plus faciles à Bordeaux que dans toutes les autres villes de la proche banlieue. Dans certaines d'entre elles, c'est un véritable parcours du combattant. La palme d'or revenant à Pessac.

Le sésame en poche, direction le service scolaire. Encore une fois, le service scolaire de la ville de Bordeaux, après une courte période de prise de contact, est aujourd'hui celui où les choses se passent le mieux. Les inscriptions se font sans aucun problème et lorsqu'il n'y a plus de place dans une école, les fonctionnaires me téléphonent pour connaître la domiciliation réelle de l'enfant et pour que nous trouvions une solution de rechange convenable pour la famille.

Les autres mairies, de droite et surtout de gauche, devraient prendre exemple sur ce service. Il faut dire que, à cause du manque de confiance et des tracasseries que j'ai rencontré a chaque fois ou des entretiens téléphoniques que j'ai eu avec des responsables de ces mairies, j'ai pris la décision de ne plus les solliciter pour une quelconque démarche. Pourtant les squats sont sur le territoire de ces communes.

Je m'interroge sur les raisons du blocage fait par certaines mairies et me dis qu'il y a une volonté pour que les enfants roms vivant dans les squats ne soient pas scolarisés dans certaines communes. Peur des étrangers où peur des électeurs ? Va savoir !

Tout le monde est d'accord pour que les enfants soient scolarisés, mais dans les autres communes.

Une fois n'est pas coutume, BRAVO au service scolaire de la ville de Bordeaux et MERCI !

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Communauté Urbaine de Bordeaux

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