Capus et St-Michel, des quartiers pas comme les autres

Publié le 5 Octobre 2009

Contrairement à ce que beaucoup pensent, les quartiers des Capucins et celui de Saint-Michel sont deux quartiers distincts, avec leur mentalité propre et des fonctionnements différents même si la population est identique.

Saint-Michel est le quartier où l'on vient pour rencontrer les gens, assis à la terrasse d'un des nombreux bars en buvant un thé à la menthe.

Aux Capus, on vient y faire son marché certes, mais on vient aussi pour s'y montrer, surtout le samedi et le dimanche matin.

C'est ce que font les politiques de tout bord, qu'ils soient élus du quartier ou pas.

Tout d'abord les deux maires adjoints de quartier, Fabien Robert et Alain Moga. Le premier habite dans le quartier, à quelques rues du marché, ce qui ne l'empêche pas de sortir son vélo, pour faire comme le maire. Il n'a pas vraiment une bonne image dans le quartier mais a le mérite de vivre là où il est élu.

Le second, habite loin de Bordeaux, vient avec sa grosse voiture allemande et se retrouve parfois bloqué dans la pagaille du samedi matin entre les Capus et St-Michel. Tout le monde le connaît aux Capus, sa famille y ayant fait fortune. Il est sympathique mais il faut dire peu efficace ce qui fait dire à certains, "si vous n'avez besoin de rien, vous pouvez le lui demander".

Toujours dans la majorité, le transfuge écolo, vert devenu bleu, Jean-François Berthou, élu de St-Michel mais inconnu des habitants du quartier, vient aussi de temps en temps se montrer. Promenade ingrate car peu de gens mettent un nom sur son visage.

Au Capus, la vedette est Jacques Respaud, le conseiller général de Bordeaux-Sud, est présent toutes les semaines et y fait ses courses, ce que les commerçants apprécient. Avec son sourire charmeur, il parle à tout le monde même à ceux dont il connaît l'hostilité. Respaud n'aime pas se fâcher avec les gens et défend depuis longtemps ce marché qui a connu des moments bien difficiles.

La conseillère régionale Naïma Charai a l'avantage d'être connue aussi bien aux Capus qu'à Saint-Michel, d'une part par le fait d'être d'origine maghrébine et d'autre part du faut d'être la suppléante de Noël Mamère, le député des Capus, où il ne met jamais les pieds.

Naïma doit être aussi l'élue qui a le plus de réseaux sur ces deux quartiers. Femme de terrain, elle a des contacts partout, elle connaît tout le monde par son prénom.

Matthieu Rouveyre, le conseiller général du coin (de St-Michel), est beaucoup moins connu même s'il a de bons contacts surtout dans les associations.

Michèle Delaunay, la députée dont la circonscription s'arrête juste de l'autre côté de la rue aux Capus, ne vient à Saint-Michel que lorsqu'il y a des campagnes électorales où des distributions importantes de tracts à faire.

Nathalie Victor-Retali, conseillère municipale communiste a aussi ses habitudes entre les Capus et Saint-Michel. Elle vient régulièrement le week-end.

Parfois, mais très rarement, on peut croiser d'autres élus, perdus dans le quartier la recherche d'une salle ou d'un restaurant, tellement ils ne connaissent pas le quartier.

Pourtant, ces deux quartiers populaires, mais surtout les Capus, ont été le lieu où les politiques devaient se montrer et Chaban Delmas y a gagné beaucoup d'élections.

Lors des campagnes électorales, c'est là que les politiques donnent rendez-vous aux médias, certains d'y trouver des gens, pouvant donner une image de proximité avec le peuple et surtout donner l'impression d'être comme tout le monde.

Les caméras parties, les candidats boivent parfois un coup et s'empressent de rentrer chez eux, dans leur monde bien loin de ces quartiers peuplés de pauvres, d'immigrés et quelques bobos ayant acheté des immeubles bon marché.

Les politiques ont tort de ne pas être plus présents dans ces deux quartiers, parce qu'un jour où l'autre tout le monde y passe et ils pourraient engranger des voix qui souvent vont à d'autres partis parce que, justement, ils reprochent aux élus leur abandon de cette population en dehors des campagnes électorales.

Cela fait un bon moment que je n'ai pas croisé d'élus dans ces quartiers, à part Naïma Charai (elle y habite aussi) mais les régionales approchant à grands pas, le défilé d'élus et de candidats ne saurait tarder.

Parce que ces quartiers sont encore stratégiques, à condition de savoir les prospecter, ils peuvent être aussi un énorme réservoir de voix pour ceux qui se donneront la peine de faire autre chose que de venir porter la bonne parole.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Vie des quartiers

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