Du blabla... et quelques vérités...

Publié le 18 Janvier 2010

Depuis quelques temps tout le monde s'intéresse aux rroms, même ceux qui les ont toujours ignorés. Déclarations à la presse souvent inexactes pour ne pas dire complètement erronées, journalistes qui en font des sujets sans vérifier ce qu'on leur dit et sans connaître le sujet, tout est permis lorsqu'on communique sur les rroms.184.jpg

Le conseil de CUB de vendredi dernier a été l'occasion pour plusieurs médias de donner la parole à des élus qui ne se sont jamais préoccupés par le sort des rroms installés sur leurs communes et qui aujourd'hui veulent donner une image d'élus impliqués dans la lutte contre la précarité.

Conchita Lacuey, la députée-maire de Floirac a déclaré : "Il n'est pas facile d'entrer dans un squat, nous avons affaire à une population fragile, qui a peur et qui a du mal à comprendre que nous sommes là pour leur bien. Ce sera donc long à gérer".

Mais Madame la députée-maire, vous êtes à côté de la plaque. Si vous aviez accepté l'invitation que je vous ai faite pour visiter le squat situé sur votre commune (c'était devant la salle cantonale à la Bastide), vous auriez une impression différente comme l'ont les associations qui interviennent dans les squats depuis deux ans et demi (un an et demi pour celui de Floirac).Photo40449

Malgré nos tentatives de contact avec vos services, vous avez ignoré les associations et n'avez fait appel qu'une seule fois à Médecins du Monde pensant que les médecins vous aideraient à fermer le squat. Vous nous avez toujours ignorées (des mails en attestent) et vous continuez à nous ignorer parce que nous sommes votre mauvaise conscience, parce nous faisons venir les journalistes, parce que nous dénonçons l'état d'abandon dans lequel vous avez laissé cette population depuis des années. Sans eau, sans électricité, dans la boue, même les animaux de la SPA sont mieux traités.

Ailleurs, ce n'est guère mieux. A Cenon, le maire a beau répéter qu'il a déjà un grand nombre de logements sociaux et "qu'on nous dit aujourd'hui qu'il faut assimiler ces populations nouvelles dans notre environnement. Très bien, mais nous n'arrivons déjà pas à venir en aide aux personnes qui habitent dans les logements sociaux". tout en donnant son accord pour participer à la MOUS avec une certaine réserve, à savoir "que l'on traite le problème sur les 27 communes de la CUB et en priorité sur celles qui n'atteignent pas les 20% de logements sociaux sur leur territoire".SBR1.jpg

Mais Monsieur le Maire, qui vous a dit que les rroms voulaient rester dans votre ville ? Qu'avez-vous fait de votre plein gré pour cette population ? Combien vous a coûté la présence des rroms sur votre commune ?

Le maire de Gradignan, Michel Labardin, espère qu'on lui réglera rapidement la situation du petit squat installé sur sa commune d'autant plus qu'il est prévu de construire des logements sociaux sur ce site. Des logements que les rroms regarderont quand ils passeront devant. Pour être juste, la mairie de Gradignan suit régulièrement les habitants de ce squat et les aide en apportant nourriture ou couvertures.SQTC4.jpg

A Bordeaux, Alain Juppé dit que "tout le monde est concerné par ce problème d'une grande complexité". Je ne suis pas sur qu'il soit conscient de l'importance de ses propos mais il a entièrement raison. Bordeaux est d'ailleurs la seule commune qui participe financièrement à la mise en place de la MOUS.

Seuls Pierre Hurmic et Vincent Feltesse semblent maîtriser le sujet et avoir compris le véritable but de la MOUS. 

Comme je vous le disais, tout le monde en parle mais peu de gens connaissent le sujet. C'est valable pour les politiques mais aussi pour les journalistes. 

Dans un article sur ce sujet, une journaliste parle de "roumains" alors que les bulgares ont largement majoritaires, personne n'explique que dans les squats la population est très diversifiée et il n'y a pas que des rroms, certains parlent de 900 rroms sur la CUB alors que la MOUS n'a comme objectif que de reloger les gens qui habitent dans les squats. Et là, il n'y a pas 900 rroms (et autres bulgares), loin de là.

Un journal a même illustré son article sur les squats de rroms avec une photo de l'expulsion de l'association "La Bonne Étoile", une association culturelle. Bravo !

J'ai envie de poser une question à tous ces connaisseurs des rroms bordelais. Combien de squats de rroms y-a-t-il sur l'agglomération et où sont-ils situés ?

Malheureusement, je suis le seul à le savoir... et à entrer dans tous les squats à n'importe quelle heure.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Immigration

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T
<br /> C'est, en effet, un peu décourageant ...<br /> <br /> <br />
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