La dérive du gouvernement

Publié le 15 Décembre 2008

Drôle d'époque que cette présidence de Nicolas Sarkozy. Un président qui veut tous les pouvoirs comme pour combler un manque quelconque.

Après avoir fait voter la loi sur la réforme des institutions, après avoir fait adapter à son bon vouloir différents textes, après avoir augmenté honteusement son pouvoir d'achat, voilà qu'il va faire appliquer par Patrick de Carolis, le président de France Télévisions, une loi qui n'est pas encore votée.

Patrick de Carolis va donc proposer au conseil d'administration de France Télévisions une délibération proposant la suppression de la publicité entre 20H et 06H du matin.

Cela s'appelle une "anticipation de la loi, selon le ministère de la culture.

Imaginons un peu tout ce qu'on peut faire par anticipation.

Nous connaissons déjà le cas des salariés pauvres ou des chômeurs qui dépensent par anticipation l'argent qu'ils n'ont pas encore reçu de leurs patrons ou de l'Assedic.

Par anticipation, les banquiers se sont rassasiés avec l'argent de l'état sans que l'on connaisse la véritable destination des milliards garantis par le contribuable.

Nous avons aussi quelques pistes sur le prochain remaniement ministériel. Mais, toujours par anticipation, le président ne pourrait-il pas laisser libre sa fonction étant donné qu'il partira bien un jour ?

Mes amis, la République est malmenée. La Démocratie aussi.

Nous devons nous battre pour que cela ne se passe plus comme ça. Les lois ne doivent pas être appliquées par anticipation. Elles deviennent des lois, seulement lorsqu'elles ont été discutées et votées par les représentants du peuple.

Même si les ministres ne sont pas d'accord. C'est comme cela que ça doit fonctionner.

La loi sur l'audiovisuel ne sera pas votée avant 2009 étant donné qu'elle doit faire l'objet de différents passages aussi bien à l'Assemblée qu'au Sénat. C'est pourquoi le président souhaite que l'initiative vienne du président de France Télévisions.