Les nouvelles règles de désignation des candidats
Publié le 3 Avril 2009
Le précédent billet sur le Conseil Régional d'Aquitaine et surtout l'avalanche de réactions aussi bien dans le blog que par d'autres moyens de communication me font penser que certaines prises de position ne sont pas innocentes.
En 2010 nous allons avoir des élections pour élire les conseillers régionaux. L'enjeu est d'autant plus important que, avec la réforme Balladur, ces conseillers vont avoir beaucoup plus de pouvoir et semble-t-il, auront à sièger dans deux institutions différentes. Mêmes conseillers avec des indémnités doublées. Financièrement, c'est assez intéressant d'autant plus qu'ils auront toujours la possibilité de garder leur emploi.
Depuis plusieurs années, on nous martèle qu'il faut un statut de l'élu. Je l'entends depuis que je milite au PS mais je n'ai jamais entendu parler des propositions qui étaient faites pour mettre en place ce statut.
J'ai souvent eu l'impression que pour beaucoup, le statut consistait uniquement à percevoir des indemnités plus importantes afin de mieux rétribuer le travail fait par les élus et en même temps ne pas avoir à subir de pressions dans l'exercice du mandat.
Soyons sérieux jusqu'au bout. Certes, certains élus ont plus de frais que ce qu'ils perçoivent comme indémnités. C'est le cas des élus des petites communes mais aussi des conseillers municipaux d'opposition dans de grandes villes comme Bordeaux. A Bordeaux, un conseiller municipal de base perçoit un tout petit peu plus de 300 € mensuels. Cela paye juste ses frais de téléphone.
D'autres élus, lorsqu'ils ont plusieurs mandats, et c'est souvent le cas, peuvent percevoir plus de 5000 € mensuels d'indemnités. En même temps, les élus ne sont pas tenus à l'obligation de véritable travail lors de l'exercice de leur mandat et nous avons un exemple flagrant en aquitaine, celui de Xavier Darcos qui ne connaît même pas le lieu où se tiennent les séances du conseil régional tellement il est absent de cette collectivité où il est pourtant élu et dont il perçoit une indemnité de 2 202,15 € mensuels. Tout cela alors qu'il n'y a mis les pieds qu'une seule fois depuis son élection.
Sachant que le montant net du Smic est de 1 037,53 €, je trouve que les élus qui perçoivent cette indemnité ne sont déjà pas malheureux. Encore moins quand ils cumulent plusieurs mandats.
Statut de l'élu, oui, mais avec présence obligatoire et travail qui va avec les indemnités. Élu à plein temps comme le font certains et je dirais même avec un mandat unique. Comment, en effet, mener à bien plusieurs mandats et une vie professionnelle en parallèle en étant efficace ?
Alors, pour les prochaines élections et surtout pour la désignation des candidats à ces élections, j'invite les responsables des partis politiques et je commence par le PS à mettre en place des règles pour que les candidatures soient accessibles en toute transparence à tous les militants remplissant les conditions pour être élus, que le choix ne soit pas le fait du prince (le tête de liste) mais véritablement un choix collectif fait par l'ensemble des militants.
Je propose aussi un véritable renouvellement des candidats et qu'au moins la moitié des candidats soient des personnes ne s'étant jamais présentés à cette élection.
Tout le monde à des idées sur le sujet. Tout le monde dit qu'il faut renouveler la vie politique. Mettons nos paroles en accord avec nos actes.
Si nous ne sommes pas entendus par les responsables de nos partis, puisque c'est à la mode, mettons en ligne une pétition pour obtenir ce renouvellement et ces nouvelles règles.
Il y va de notre crédibilité et du renouvellement de notre relation avec les gens qui ne vont plus voter.
Soyons innovants ! Soyons démocrates ! Soyons courageux !
http://www.sudouest.com/fileadmin/documents/ELUS_CR_AQUITAINE_DELIB_INDEMN_2006.pdf
http://www.linternaute.com/actualite/dossier/05/salaires-politiques/salaires.shtml