Sabordage ou sauvetage ?

Publié le 16 Juillet 2009

Le parti socialiste est dans une période difficile. Certains diront qu’il est en phase d’autodestruction d’autres diront qu’il est en convalescence.

Pour ma part, je dirais qu’il est comme en redressement judiciaire, avec Martine Aubry dans une position de gérante d’une société qu’on lui a transmise en faillite.

François Hollande mais aussi tous les grands et petits chefs qui avaient oublié depuis longtemps ce qui a pu être un temps un idéal commun ont mené le PS jusqu’aux frontières de la mort. Petites phrases, votes contre nature, petits arrangements  au niveau local y compris avec la droite, non respect des programmes électoraux ont fait chuter la confiance des français et souvent augmenté la méfiance de ceux-ci à son encontre.

Dans les moments difficiles, le PS était le parti de l’espoir pour toute une catégorie de gens qui pensaient que la gauche était la solution pour un avenir meilleur.

Aujourd’hui, le PS ne représente plus rien pour personne. Alors, des Valls, Lang, Royal et quelques autres se disent que pour avoir un semblant d’existence ils doivent être présents dans les médias même s’ils se discréditent. L’important pour eux n’est pas d’être cohérant avec ce qui devrait être leur engagement mais seulement d’exister. Exister coûte que coûte, surtout en créant la polémique qui est ce qui intéresse les médias.

Ségolène Royal sait bien qu’elle a peu de chance d’être désignée de nouveau en 2012 pour être la candidate du PS, Jacques Lang a peur que Sarkozy lui propose le secrétariat aux personnes âgées, la culture étant un sujet de communication avec le nouveau nom qui y est associé, Manuel Valls tente de s’imposer comme le candidat à la candidature capable de rassemble les socialistes de droite qui pensent qu’ils sont encore de gauche jusqu’à la droite presque extrême.

Martine Aubry a eu raison de rappeler à l’ordre Valls et j’espère qu’elle le fera pour beaucoup d’autres. Non seulement c’est indispensable mais cela donnera certainement aussi de l’espoir aux milliers de militants fatigués de voir que pendant qu’ils essaient de rallier les électeurs d’autres font perdre des centaines de voix chaque fois qu’ils l’ouvrent à la télévision.

Le PS avait besoin de discipline et je pense qu’il doit aller plus loin en excluant ceux qui ont des responsabilités et qui  se croient tout permis comme s’ils bénéficiaient  de l’immunité. La réaction de certains responsables du PS tels Moscovici, Collomb ou Guérini démontre que la pagaille qui règne dans le parti les sert et malgré les déclarations d’unité et de rénovation, les arrières pensées prennent le dessus et les intérêts personnels sont défendus bec et ongles. Martine Aubry dérange et c’est tant mieux. Le sauvetage du PS passera certainement par un peu d’ordre presque militaire.

Quand la maison sera rangée, alors et seulement alors, il sera temps pour les socialistes de discuter de programme et ensuite de désignation de candidats.  Cela devra se faire dans cet ordre car un candidat doit être d’accord avec le programme et ne peut défendre ce en quoi il ne croit pas.

Pendant que tous ces agités gesticulent, je suppose que d’autres se sont mis au travail pour préparer les futures échéances. Ce sera difficile pour eux come ‘ont montré les dernières réactions des responsables des autres partis de gauche après la proposition de Martine Aubry de faire alliance dès le premier tour des régionales.

La gauche aime se compter mais surtout depuis les européennes, elle veut changer le rapport de forces et faire prendre conscience au PS qu’il n’est plus en position de force pour imposer sa loi.

Il est devenu un parti comme les autres et devra revoir à la baisse ses ambitions.

Cette situation se compliquera certainement par la perte de plusieurs régions par la gauche et on ne manquera pas de lui reprocher le fonctionnement de certaines institutions. Le PS risque de sortir encore plus faible de ces élections et pourrait le payer lors des présidentielles.

Forts de leur succès aux dernières élections, l’appétit des Verts comme Noël Mamère risque d’imposer une candidature de gauche autre que celle d’un socialiste.

Franchement, ce ne serait pas si mal et ce serait la preuve que le PS souhaite vraiment composer avec des partenaires et non pas des vassaux obligés à appuyer la candidature de leur candidat.

Tout cela, bien sûr, dépendra de la capacité de Martine Aubry à mettre de l‘ordre dans son parti même s’il faut verser quelques larmes. Pour y arriver, elle aura besoin du soutien des militants socialistes qui en ont marre de tout cela et qui ont encore la force de continuer à supporter le triste spectacle que donne le PS.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Parti Socialiste

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T
Hé bé, la Mouette, vous n'y allez pas de main morte ! Mais vous avez raison et votre analyse n'est que trop juste !
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