La couleur des traîtres

Publié le 27 Août 2008

Nous connaissons tous les capacités des caméléons à changer de couleur grâce à la présence de chromatophores, cellules de la peau dotées de pigments colorés. Animal primitif, il change de couleur pour communiquer à ses congénères son état de stress, de parade nuptiale, de gestation, de maladie ou de soumission..
Chez les politiques, je comprends moins bien le changement de couleur, parfois même de couleurs. Cela indique certainement la soumission.
Chez certains, parce qu'ils ont fait un  mauvais choix de départ, le changement est, effectivement, leur seule chance de survie. Pour d'autres, il se peut que ce soient des choix pour besoins alimentaires.
Par exemple, au niveau national, le plus connu, Bernard Kouchner qui, paraît-il, est aussi médecin.
Militant communiste dans les années 60 (c'était au siècle dernier), il a ensuite milité au PS et fait un passage au PRG avant de repartir de nouveau au PS. Aujourd'hui, je ne sais pas s'il est militant d'un parti mais nous savons tous qu'il est ministre de Nicolas Sarkozy.
Kouchner est certainement le meilleur exemple du politique arc-en-ciel.
Mais à Bordeaux nous ne sommes pas en reste.
Tout d'abord Michel Duchène, adjoint au maire de Bordeaux, vice-président de la CUB et conseiller général (un peu cumulard), après avoir fait ses classes chez les anarchistes, un passage chez les Verts et  voilà qu'il a viré au bleu UMP (je ne sais pas si cette couleur existe). Manque de convictions ou opportuniste, allez savoir...
Ensuite, François-Xavier Bordeaux, beaucoup moins connu en politique que comme intervenant dans l'affaire Terrasson, a été chef de file des socialistes bordelais avant de devenir le grand copain d'Alain Juppé. Ensemble, ils ont créé la banque sociale. Il est vrai que FXB semble beaucoup aimer l'argent.
Yohan David, ex-responsable PRG en Gironde, a lui aussi décoloré au printemps dernier pour devenir UMP.
Avant lui, déjà un autre PRG, Jean Michel Perez était devenu rose grâce aux municipales de 2001. Rose fabiusien tout d'abord, rose hollande ensuite et depuis quelques mois rose ségolèniste. Divers tons de rose selon la tendance du moment.
Le dernier né dans la famille des caméléons, Jean-François Berthou, après avoir affiché sa couleur verte dans le quartier Saint-Michel, victime du soleil (électoral) du printemps dernier, se retrouve comme candidat de gauche dans une liste de droite.
Là, le doute s'est installé. Etait-il vert ou bien bleu ?
Heureusement, le journal Sud Ouest de ce jour lève le voile et nous informe de son véritable changement de couleur. Berthou n'est pas bleu. Il est orange ! Orange Modem, bien entendu.
Mais pourquoi a-t-il changé de couleur ? Effet de mode certainement.
Attendons la suite et les effets du temps.
Au fait, dans l'autre sens, il y a eu bien deux changements de couleurs pendant les municipales à Bordeaux, non ?
Deux Modem qui sont devenus socialistes (je devrais dire Rousseistes !). Ils s'appelaient comment déjà ?
Peu importe. Sachant que chacun a la conscience qu'il veut bien avoir, je me dis qu'avec tous ces changements de couleur, certains n'ont pas de conscience ou, s'ils en ont, ne lui manifestent aucun respect.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Divers

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
@ Lucas Clermont,<br /> <br /> Il n'y a pas de vacheries sur les gens qui ne sont pas fabiusiens.<br /> Ce que je trouve qui n'est pas normal, c'est de changer d'écurie pendant la course uniquement parce que l'image et les chances de gagner sont moins bonnes.<br /> Dans le cas de Laurent Fabius, il faut bien le reconnaître, il n'a pas vraiment fait une politique de gauche lorsqu'il a été premier ministre. Bien au contraire. On avait l'impression que c'était la droite au pouvoir et il a déçu bien des gens qui avaient voté François Mitterrand.
Répondre
L
Un amalgame malheureux, dans cette liste : s'écarter des réseaux de Laurent Fabius — ou les rejoindre — ce n'était pas changer d'orientation, simplement parce qu'en 2004, Laurent Fabius a effectué une volte-face au sujet de l'UE; et de diable social-libéral, il est devenu le leader majeur de la gauche du parti. <br /> <br /> Se trompe-t-on lorsqu'on fait une volte-face ? Je n'en sais rien, en tout cas, ici à Mulhouse, Jean-Marie Bockel qui n'a absolument pas changé son orientation politique, bref sans bouger, a réussi à se fourvoyer. Et cela a donné une réunion de section avec de vrais morceaux de surréalisme dedans. C'est pas facile la vie !<br /> <br /> Ton blogue est très plaisant à lire, mettons que j'esquive les vacheries à propos de personnes dont il semble qu'il est très grave qu'elle ne soient plus fabiusiennes..
Répondre